Ü ÜÜß ß Üß Ü ßÜÛÛÛßÛÛÛÛÛÛÛÛÛ ÛÛ ÜßÛÜ ßßßßßÛÛ ÜÛßÛÛ ÜÛÜÛÜ ßßßßßÛ Üß Üß Û ßßÛßÛÜßÜÜÛÛÛÛÛÛÛÛÛÛÛ ÛÛß ÛÛ ÛÛÜÜßß ÛÛ ÜÛÜÛÜ ßßßßßÛ ß ß ß ß ß ßß ßßßßßßßßßß ßßß ßÛ ßÛ ßßßßßßßÛ ß Û ßßßßßßÛ ß ß QU'EST-CE QU'UN GARS FAIT APRES AVOIR KIDNAPPE UN PONT? ou INTRO A L'ARTICLE DE MERLIN L'EMMERDEUR On vous présente à l'instant l'article d'un nouveau collaborateur de NPC: Merlin L'emmerdeur... Mais nous voulons vous présenter Merlin en tout premier lieu... C'est un vieil anar de cinquante balais qui vit à la campagne, et qui a fait son chemin dans la vie après avoir connu, de première main, une des époques les plus troubles de l'histoire du Québec, les événements d'octobre 70... Merlin était un sympathisant du Front de Libération Du Québec, et, même s'il n'appartenait pas à la même cellule que Blass et ses co-conspirateurs, il a connu les cachots humides de la S–reté du Québec... Lui et des centaines d'autres en fait, des profs, des libertaires, des socialistes, des communistes, des penseurs libres, des syndicalistes, des membres des partis de l'opposition de l'époque, tous ont été victimes de la loi des mesures de guerre. It did happen here, folks! Arrestations arbitraires, détention sans motifs, les paniers à salade regorgeaient de gens dont le seul tort était de ne pas penser comme nos valeureux dirigeants... Mais ceci est une autre histoire... Quand j'ai été contacté par Merlin L'emmerdeur, qui était entré en contact avec notre mag (il parait que des copies imprimées circulent chez les gens qui n'ont pas d'ordi!?!), je lui ai demandé: après avoir vu le système fonctionner par le mauvais bout du revolver, comment on pense, un quart de siècle (ou quasi...) plus tard? Et vous savez ce qu'il m'a répondu? LE FRANC PARLER DU VIEUX MEDEE... par MERLIN L'EMMERDEUR Je ne sais pas si ça vous arrive aussi mais des fois, en roulant ou en flânant, j'émerge de mes rêveries profondes et je me demande: "Qu'est-ce que je fais d'illégal, là?" Est-ce que je porte ma ceinture de sécurité, est-ce que je fume là où il ne faut pas, est-ce que j'ai verrouillé les portières de la voiture, est-ce que j'ai mis une batterie dans l'avertisseur de fumée, est-ce que j'ai mis trente sous dans l'attrape-nigaud, est-ce que j'ai écrasé un p'tit monstre (ou un grand veau) sortant de l'autobus jaune, est-ce que j'ai farfouillé dans mon nez, est-ce que j'ai l'haleine fraîche? L'air de rien, on est en train de nous tricoter, maille par maille, une superbe petite camisole de force, plus moyen d'aller chier sans en demander la permission à Big Brother! Les bords de rues sont pavés de panneaux indiquant ce qu'il faut faire et ne pas faire, quand et comment il faut le faire et ne pas le faire. Dans les banques, il faut, pour se faire extorquer du 14%, suivre le petit labyrinthe en cordelette dorée, comme des rats savants qui cherchent à trouver leur pitance. Par la configuration des lieux, les épiciers vous dirigent d'abord (alors que vous avez encore des sous) vers les étalages de cochonneries salées, sucrées, sodamisées... Chez Ikéa, une fois piégé, vous ne pouvez même plus sortir sans vous farcir toute la surface du magasin; des bovins que l'on dirige vers les caisses enregistreuses. Vous mettez le nez dehors et qu'aussitôt un informaticomaniaque exige vos coordonnées et vous fiche dans son ordi. Autrefois, on pouvait acheter un suppositoire en présentant si nécessaire une simple ordonnance. De nos jours, pour se procurer un suppositoire, il faut déballer ses nom, adresse, code postal, téléphone bureau et résidence, son NAS, date de naissance, statut marital, numéro de dossier criminel, antécédent médical, numéro d'assurance privée, la couleur de notre urine et pour un peu, le diamètre précis de son trou de cul. Petits mecs qui vous amusez innocemment à dégoter un PBX, à forcer les systèmes de sécurité de la NASA, du Pentagone ou d'Alliance Québec, sachez que vous êtes tous fichés quelque part jusqu'au dernier poil de cul et qu'un oeil noir vous regarde en tissant patiemment sa toile d'araignée... Pour justifier la loi obligeant le port de la ceinture de sécurité, la basse-cour suprême a pondu cette édifiante stupidité: circuler sur les routes que nous avons chèrement payées (plein prix pour des camions à demi remplis de gravier, fondations et assises frauduleusement insuffisantes, pots de vin aux députés, ministres et organisateurs, contributions au parti politique et autres faux frais tels que les réparations nécessaires 6 mois après la fin des travaux) donc, circuler sur nos routes n'est pas un droit, mais, tenez- vous bien, un insigne privilège que nous consent paternellement cette assemblée de vieux débiles. A l'époque du Far-West, quand les hommes étaient encore des hommes, le juge ayant proféré une telle absurdité aurait été pendu au premier arbre venu. Imaginez la scène suivante: il est trois heures du matin, vous êtes en voiture au coeur d'une quelconque banlieue _déserte_, vous avez une sérieuse envie de pisser, et VOUS, l'ultime joyau de la création divine dans ce secteur de l'univers, vous êtes immobilisé par une stupide boîte de tôle ayant le caprice d'afficher à ce moment-là sa couleur rouge, même un mouton lobotomisé ne serait pas assez bête pour s'arrêter... En parlant de mouton, des fois j'ai envie de bêler quand je m'écarte un tant soit peu du troupeau et qu'un chien policier se pointe pour me mordre les mollets... Imaginez encore la scène suivante: un gars est accusé d'avoir omis de mettre une batterie dans son avertisseur de fumée; le gars est convoqué en cour municipale et comme il travaille ce soir-là (eh oui, il y en a encore quelques-uns), c'est sa femme qui comparaît devant l'auguste. Sa magnificence décrète que c'est l'individu qui est assigné et non l'épouse, le mari est donc condamné par défaut à payer $ 125 dollars ou à faire 3 jours de prison (parfaitement authentique). Le gars, qui travaille au salaire minimum, n'a pas 125 tomates à jeter aux cochons, et s'il fait ses 3 jours, il perd sa job, vive la justice et la magistrature! Il est devenu odieux d'acheter une arme à feu: on vous photographie avec un numéro dans le cou, on prend vos empreintes et on exige des références. Bref, c'est plus compliqué que de jeter 40 tonnes d'acide par jour dans le St- Laurent (tioxide, Tracy), et je ne parle pas d'un fusil mitrailleur, je parle d'un modeste 410 à lapins. Désormais, seuls les tueurs de nègres, les Warriors et les criminels ont le droit de vous tirer dessus. Avant d'en arriver au volet pratique de ce petit exposé, je vous livre une dernière anecdote. Mon voisin et son père circulaient paisiblement sur la voie publique (très secondaire et très avariée) à bord d'un traîneau tiré par un cheval. Un flic les arrête, prétendant que le véhicule endommage la chaussée enneigée. Mon voisin explique que les lices de son traîneau sont en bois, et que ce serait plutôt la chaussée cahoteuse qui endommage son véhicule. Le flic ne veut rien savoir et dresse sa contravention. Mon voisin insiste en vain,son père intervient alors: "Tu voué ben qu'y veut rien comprendre, calice-z-y don ta hache dans l'front". Ca fait plaisir à entendre: l'esprit du Far-West n'est pas tout à fait mort... BON! assez de violence, il y en a déjà suffisamment au téléjournal, revenons à des comportements plus GHANDIESQUES: la résistance (presque) passive... Chaque année, la grosse Baconne (pourquoi ne pas la harnacher? comme dit Bourgault) accorde 5% d'augmentation à Hydro-Québec, qui lui en demande 10, tout en sachant bien qu'il en obtiendra... devinez combien... Ca fait partie du jeu de con. Remarquez bien votre facture: on a écrit en bas "NE PAS AGRAFER". Personnellement, j'ajoute toujours "NE PAS AUGMENTER DéMESURéMENT", "NE PAS TAXER DéMESURéMENT", et je m'amuse à mettre des agrafes partout. Si tout le monde se met à faire ça, on paralyse complètement le système de facturation informatisé d'Hydro-Québec et vous recevez votre prochaine facture un an plus tard, sans intérêt, comme quand vous achetez un matelas pourri chez Meuble et Frères Enr. Je crois savoir que certains d'entre vous avez une dent contre Bell Monopole Canada... Je n'en suis pas tout à fait certain, mais il est probable que les mêmes causes produisent les mêmes effets... Conclusion, je rêve du jour où il n'y aura plus qu'un seul règlement, "INTERDICTION FORMELLE DE FAIRE DES REGLEMENTS". Cela nous obligerait à se servir de notre tête, pour une fois... --=Merlin l'emmerdeur=---